Les violences peuvent prendre de multiples formes. Apprendre à reconnaître les signes de violences et les prévenir peut vous aider à vous protéger ou à protéger vos proches en situation de handicap . La prévention pour lutter contre les violences passe par le dialogue, la sensibilisation et la formation. Les auteurs de violences peuvent aussi être accompagnés.
1) Comment repérer les violences ?
Quels sont les signes de violences ?
La violence se manifeste de plusieurs façons. Selon le type de violence, il n’est pas toujours facile de l’identifier en tant que telle et d’en prendre conscience. Certains comportements ou signes peuvent vous alerter.
Voici quelques exemples de violences :
Des exemples de violences physiques :
- vous frapper ;
- vous tirer les cheveux ;
- vous griffer ;
- vous gifler ;
- vous mordre ;
- cracher sur vous ;
- vous embrasser de force ;
- vous imposer des rapports sexuels sans votre accord ;
- négliger de vous apporter des soins d’hygiène quotidiens, etc.
Des exemples de violences psychologiques :
- vous dévaloriser ;
- vous rejeter ;
- contrôler vos sorties et vos fréquentations ;
- vous priver de votre fauteuil ou toute autre aide technique, de nourriture, de sommeil, d’argent… ;
- vous faire du chantage ;
- vous harceler, etc.
Des exemples de violences verbales :
- se moquer de vous ;
- vous critiquer ;
- vous insulter ;
- vous rabaisser ;
- vous menacer ;
- vous faire des remarques sexistes, etc.
Des exemples de violences administratives :
- vous priver de vos papiers et documents administratifs ;
- refuser de vous écouter dans les administrations ;
- ne pas s'adresser directement à vous mais à votre aidant, etc.
Des exemples de violences médicales :
- la contraception non personnalisée ou imposée ;
- ne pas respecter l’intimité de votre consultation ou de vos soins ;
- ne pas respecter vos droits reproductifs, etc.
Il existe également d’autres formes de violences comme les violences économiques, les violences sexuelles ou les cyber violences, etc. Les différentes formes de violences peuvent se cumuler.
Le violentomètre : un outil pour « mesurer » la violence dans un couple
Le violentomètre permet de mesurer si la relation amoureuse est basée sur le consentement et ne comporte pas de violences. Il existe une version du violentomètre dans plusieurs langues.
Télécharger le violentomètre en français (Centre Hubertine Auclert).
Comment savoir si vous êtes victime de violence ?
L’auteur des violences peut vous faire mal volontairement ou non. Par méconnaissance de vos besoins, par manque de temps ou de manière volontaire, certains proches ou professionnels qui s’occupent de vous, peuvent être maltraitants. Il peut s’agir par exemple de ne pas vous accompagner aux toilettes assez souvent, d’être volontairement et systématiquement en retard le matin alors que vous avez besoin d’aide pour vous lever.
Dans les deux cas, que ce soit volontaire ou non intentionnel, il s’agit de violences.
Vous êtes victime de violences si quelqu’un :
- ne recherche pas systématiquement votre consentement ;
- vous oblige à faire quelque chose que vous ne voulez pas ;
- a des gestes brusques pendant un soin ;
- n’écoute pas votre douleur ou la minimise ;
- ne vous donne pas assez à manger ;
- choisit pour vous sans vous demander votre avis ;
- ne vous protège pas du froid ou du soleil ;
- vous oblige à rester allongé ou assis dans une position inconfortable ;
- vous met une protection urinaire alors que vous êtes en capacité d’aller aux toilettes avec un peu d’aide ;
- ne change pas votre protection urinaire assez souvent ;
- contrôle tout ce que vous faites ;
- contrôle ce que vous achetez, etc.
Si vous êtes victime de violences, vous pouvez ressentir :
- la peur de croiser l’auteur des violences ou de revivre des actes violents ;
- la honte d’en parler ;
- une envie de se montrer à votre tour violent (envers vous-même ou envers les autres) ;
- des troubles du sommeil (avoir du mal à vous endormir, vous réveiller en pleine nuit, faire des cauchemars…) ;
- des troubles de l’humeur comme vous sentir triste, ne plus avoir envie de manger ou de sortir, etc.
Vous pensez être victime de violences ?
Si une personne se comporte avec vous de manière violente, vous blesse physiquement ou moralement, vous pouvez demander de l’aide de différentes manières.
En cas d’urgence :
- appeler le numéro d’urgence 112 ;
- ou envoyer un SMS au 114 : le numéro d'urgence pour personnes sourdes ou malentendantes ou aphasiques. Il existe également la plateforme internet qui proposent des communications en visio (LSF).
Appeler le 39 77 : le numéro d’écoute dédié aux personnes en situation de handicap et âgées ou écrire par mail à l’adresse : 3977@3977contrelamaltraitance.org. Ce service est gratuit, accessible aux victimes et aux témoins (entourage et professionnels).
Victime ou témoin : Signaler une violence sur la plateforme numérique d'accompagnement des victimes de violences sexuelles, sexistes ou conjugales via un tchat accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Contacter « Femmes pour le dire femmes pour agir » : numéro d’écoute spécifique pour les femmes handicapées victimes de violences : 01 40 47 06 06.
Appeler le 119 : Allô enfance en danger. Le numéro national et gratuit d'accueil téléphonique de l'enfance en danger (disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7).
Contacter votre médecin traitant ou un professionnel de santé qui vous suit et vous accompagne.
Consulter la liste des associations de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles sur le site Arrêtons les violences.
2) Comment savoir si un proche en situation de handicap est victime de violences ?
Quels signes peuvent vous alerter ?
Si votre proche est victime d’abus ou de violences, certains signes peuvent vous alerter :
- des plaintes ;
- des troubles du sommeil ;
- des troubles du comportement alimentaire (perte ou prise de poids) ;
- l’apparition de douleurs, migraines, maux de ventre somatisés ;
- l’aggravation du handicap ;
- des traces sur le corps, etc.
Un comportement changeant ou inhabituel peut vous alerter également :
- mutisme ;
- repli sur soi ;
- agressivité ;
- dépression ;
- hyperactivité ;
- énurésie (pipi au lit) ;
- surconsommation de médicaments, d’alcool ou de drogue, etc.
Une personne victime de violence peut ne pas vouloir en parler ou avoir peur des conséquences de la part de son agresseur.
Si vous observez l'un de ces signes, il est important d'agir avec prudence. Assurez-vous de créer un environnement sûr et bienveillant où votre proche se sent à l'aise pour parler.
Encouragez-le à le faire avec vous ou avec un professionnel de santé, une assistante sociale, un ou une amie, un éducateur, ou à demander conseil au centre ressource INTIMAGIR de votre région.
Si vous suspectez une situation d'urgence ou de danger immédiat, contactez la police (17 ou le 114 pour les personnes malentendantes, sourdes, sourdaveugle ou aphasiques), la gendarmerie ou les services de protection de l'enfance ou des adultes vulnérables selon la situation.
3) Comment vous informer et vous former sur la prévention des violences ?
Vous êtes un parent ou un proche d’un enfant ou d’un adulte en situation de handicap ?
Pour parler des violences et du moyen de s’en protéger ou de protéger un proche, vous pouvez vous appuyer sur des supports.
Des supports d’information
- Le guide pratique « Levons les yeux » pour mettre fin aux violences sexistes et sexuelles dans les transports en commun.
- Les articles de lutte contre la violence et le harcèlement dans le monde du travail proposés par le ministère du Travail :
- Le régloSports.
- L’égalithèque du Centre Hubertine Auclert.
À savoir : l'égalithèque est une banque de données qui recense de nombreux guides, expositions, ouvrages, affiches, vidéos, spectacles vivants, diaporamas, formations, quiz, etc. sur l'égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences de genre.
Des sites internet
- Le site EVFH « Écoute, violence femmes handicapées ».
- Le site Handi Femme épanouie à destination des couples et les adolescents.
- Le site AFFA - l'Association francophones des femmes autistes avec un tchat Relations et Violences.
- Le site Arrêtons les violences.
- Le site Solidarité.gouv.fr : mesures pour lutter contre les violences faites à nos enfants - Je veux en finir avec la violence. Et vous ?.
Les fiches en facile à lire et à comprendre (Falc)
Quelle prévention pour les auteurs de violences ?
Le numéro « Ne frappez pas » 0 801 90 1911 est un numéro spécial créé par la Fédération nationale des associations et centres de prise en charge d’auteurs de violences (FNACAV). Il s’adresse aux auteurs, aux potentiels auteurs et à leur entourage.
Les centres de prise en charge des auteurs de violences conjugales (CPCA) ont été créés pour permettre de renforcer la prise en charge des auteurs tout en favorisant la prévention du passage à l’acte et de la récidive.
Ces centres proposent notamment aux auteurs de violences conjugales :
- un accompagnement psychologique ;
- un accompagnement thérapeutique ;
- un accompagnement médical ;
- un accompagnement socioprofessionnel visant notamment à l’insertion dans l’emploi ;
- des stages et des actions de responsabilisation.
Annuaire des centres de prise en charge des auteurs de violences conjugales
Le numéro d’aide « stop pour les personnes attirées par les enfants » : 0 806 23 10 63 des centres ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (CRIAVS).
Vous êtes un professionnel en lien avec des personnes handicapées ?
- Pour les professionnels en lien avec des personnes en situation de handicap
Vous pouvez contacter le centre ressource INTIMAGIR de votre région. Il peut vous informer sur les violences sexuelles subies par les personnes en situation de handicap et vous orienter vers des interlocuteurs adaptés.
- Pour les professionnels de santé
Vous pouvez consulter le site de la Haute autorité de santé (HAS) qui apporte de l’information pour prévenir et dénoncer les situations de violence.
- Pour les professionnels en lien avec des femmes en situation de handicap
Vous pouvez consulter les kits de formation et le livret d’accompagnement sur le site « Arrêtons les violences » élaborés par la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains). Ils permettent de mieux comprendre et prévenir les violences envers les femmes en situation de handicap.
- Pour les enseignants ou les professeurs
Vous pouvez accéder sur le site Éduscol à des modules de formation et d’autoformation sur la prévention des violences entre élèves, sur le harcèlement scolaire, etc.
Un exemple de formation sur le site Éduscol : Prévenir et lutter contre le harcèlement à l’école.
4) L’essentiel à retenir
- La prévention des violences passe par l’information, la communication et l’apprentissage.
- Les auteurs des violences peuvent être des personnes que vous connaissez ou non.
- Certains signes peuvent vous alerter et vous permettre de repérer les violences, comme un changement de comportement d’un proche en situation de handicap
- Victime, témoin ou auteur de violence, vous pouvez vous faire aider.
- Les centres ressources INTIMAGIR peuvent vous aider à vous orienter.