Depuis 2001, la Journée mondiale du braille a lieu chaque année le 4 janvier. Au-delà de commémorer, la naissance de son inventeur, Louis Braille, cet événement vise à mettre en avant l’importance du braille dans l’accès aux droits fondamentaux des personnes aveugles et malvoyantes et à leur assurer une meilleure inclusion dans la société. Pour Mon Parcours Handicap, cette journée mondiale du braille est aussi l’occasion de faire le point sur des aides techniques utilisées pour lire ou écrire le braille, d’informer sur les enjeux d’un dépistage précoce des troubles de la vision et sur les signes qui doivent vous alerter.
Qu’est que le braille ?
Le braille est un système de lecture et d'écriture qui utilise un alphabet tactile pour les personnes dont la vue est déficiente. Le code alphabétique conçu par Louis Braille, en 1829, repose sur six points dont les combinaisons débouchent sur la réalisation de 63 signes. L’alphabet braille permet de réaliser l’ensemble des lettres de l’alphabet, les accents, la ponctuation, les signes mathématiques et scientifiques, les caractères musicaux...
Les Nations unies reconnaissent le braille comme un moyen de communication essentiel pour les personnes souffrant de déficience visuelle. Il est largement utilisé dans le monde entier comme moyen de communication avec des adaptations aux différentes langues.
Qui était Louis Braille ?
Louis Braille devient aveugle à l’âge de 3 ans, à la suite d’un accident. À 10 ans, il intègre l’Institution royale des jeunes aveugles, un établissement fondée par Valentin Haüy qui a joué un rôle important pour l’accès à l’éducation des personnes souffrant de déficiences visuelles. Après plusieurs années de recherche, Louis Braille s’inspire d’un système d’écriture et une méthode inventée par Charles Barbier de la Serre pour l’adapter en réduisant le nombre de points en relief à 6. Ce nouveau système d’écriture prend le nom de « braille ».
Par qui est-il utilisé le braille ?
L’alphabet en braille s’adresse aux personnes :
- aveugles qui ne peuvent pas percevoir de lumière. Ces personnes ont une acuité visuelle du meilleur œil après correction inférieure à 1/20 de la normale ou dont le champ visuel est réduit à 10° pour chaque œil ;
- malvoyantes profondes qui ont une vision résiduelle limitée à la distinction de silhouette ;
- malvoyantes moyens qui ont une incapacité visuelle sévère et ne peuvent pas :
- en vision de loin : distinguer un visage à 4 mètres,
- en vision de près : lire.
Selon la Fédération des aveugles de France, près de 2 millions de personnes sont atteintes d’un trouble de la vision. Parmi elles, 270 aveugles et malvoyants et 932 000 malvoyants.
Forfait surdicécité de la PCH
Le forfait surdicécité de la prestation de compensation du handicap (PCH), c’est une aide financière destinée aux personnes qui ont en même temps de très grandes difficultés à voir et à entendre. En fonction de votre niveau de perte auditive et de votre niveau de perte de vision centrale, ce forfait vous permet de financer chaque mois des heures d’aide humaine.
Pour en savoir plus, consultez l’article Les 3 forfaits de la PCH : surdité, cécité et surdicécité.
Quels sont les aides techniques et les outils qui servent à la lecture ou à l'écriture du braille ?
Il existe plusieurs aides techniques ou outils conçus pour s’initier, s’entraîner, corriger ou faciliter la lecture et l'écriture en braille des personnes déficientes visuelles.
Les tablettes braille
Il existe plusieurs sortes de tablettes. Certaines en plastique avec un système de cuvettes qui permettent aux utilisateurs d'écrire en braille en poinçonnant des points sur une feuille de papier spéciale. Les poinçons peuvent être utilisés pour créer des documents en braille de manière manuelle.
Les afficheurs braille
Ces dispositifs électroniques convertissent le texte affiché sur un écran d'ordinateur ou d'un autre appareil en braille. Selon les modèles, ils peuvent permettre d'alterner la saisie et la lecture. La taille est un critère important dans le choix car il détermine le nombre de cellules braille et donc le nombre de caractères affichés. Plus ce nombre est important, plus vous pourrez lire d'informations en une fois.
Les liseuses braille
Les liseuses permettent la lecture de livres, de documents et d'autres contenus en braille. Elles peuvent également être utilisées pour la navigation sur Internet et l'accès à des fichiers numériques en braille.
Des applications et logiciels
Ils sont spécialement conçus pour faciliter la lecture du braille et l'écriture en braille sur des appareils électroniques tels que les smartphones et les tablettes. Certains de ces programmes offrent également des cours d'apprentissage du braille.
Des livres en braille et des documents en braille numérique
De nombreux livres et documents sont disponibles en version numérique et en braille. Cela permet aux utilisateurs de les lire sur des dispositifs électroniques compatibles.
Ces outils ou aides techniques contribuent à rendre la lecture et l'écriture en braille plus accessibles et permettent aux déficients visuels d’être plus autonomes. Elles jouent un rôle crucial dans l'inclusion des personnes atteintes de cécité ou des personnes malvoyantes dans la société en leur facilitant l’accès à l'information et en leur permettant de recourir à leurs droits.
Troubles de la vision : quels sont les enjeux d’un dépistage précoce ?
La vue est un sens qui se développe progressivement de la naissance jusqu’à l’âge de 10 ans. Un défaut de vision non corrigé dans la petite enfance peut avoir des conséquences importantes.
Parmi les troubles de la vision les plus fréquents :
- l’hypermétropie ;
- l’astigmatisme ;
- la myopie ;
- le strabisme ;
- l’amblyopie.
Ces troubles sont parfois difficiles à déceler chez les enfants. S’ils ne sont pas diagnostiqués et traités dès le plus jeune âge, ils peuvent :
- avoir des impacts négatifs sur le développement de l’enfant et l’ensemble de ses compétences : motrices, cognitives ou affectives ;
- avoir des répercussions sur ses apprentissages, ses performances scolaires puis sur son insertion sociale et professionnelle ;
- être à l’origine d’une baisse irréversible de l’acuité visuelle ;
- entraîner des conséquences oculaires plus graves (cataracte, décollement de rétine, glaucome, rétinoblastome, etc.).
Pour prévenir toute déficience visuelle, il est donc important de faire suivre votre enfant par un professionnel de santé (médecin traitant, ophtalmologiste, orthoptiste, etc.) afin de dépister le plus tôt possible des anomalies et suivre l’évolution de sa vision. Veillez à vous rendre avec votre enfant à chacun des différents examens médicaux obligatoires. Ils constituent une occasion pour repérer certaines anomalies nécessitant une consultation chez l’ophtalmologiste.
Quels sont les signes qui doivent vous alerter ?
Votre enfant :
- ne réagit pas ou peu aux stimuli visuels ;
- ne fixe pas le regard (après 1 mois) ;
- ne cligne pas des yeux lorsqu’on approche un objet ;
- ne suit pas des yeux (après 4 mois) ;
- n’attrape pas les objets (vers 4, 5 mois) ;
- tombe, se cogne fréquemment ;
- est gêné par la lumière, le soleil ;
- lit ou regarde la télévision de très près ;
- a des maux de tête fréquents ;
- a des difficultés d’apprentissage ;
- etc.
Si votre enfant présente un de ces signes et que vous avez le moindre doute, consultez rapidement le médecin qui suit votre enfant. Il pourra confirmer ou non la nécessité de voir un spécialiste.
Pour les aidants accompagnant des personnes atteintes d’une déficience visuelle
La Fédération des aveugles et amblyopes de France propose aux proches aidants d'une personne déficiente visuelle de se former en ligne afin de mieux comprendre les conséquences de la cécité ou de la malvoyance. .
Pour en savoir plus, consultez le site Savoir aider nos ainés déficients visuels.
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